SEPTEMBRE 2023
Nadia Bendjaballah et le duo Les chevelus tritons
https://cieleseumenides.wixsite.com/leseumenides/nadia-bendjaballah
FÉVRIER 2021
Découverte
Le trio SR9
Bientôt dix ans que le Trio SR9, formé à Lyon par Paul Changarnier, Nicolas Cousin et Alexandre Esperet, partage sa passion avec les publics du monde entier. Après avoir achevé un cursus au CNSMD de Lyon dans la classe Jean Geoffroy et Henri-Charles Caget, ces trois amis percussionnistes se lancent alors dans cette aventure humaine et musicale.
Premier Prix du Concours International en Trio du Luxembourg en 2012 (avec le Prix du public et le Prix d’interprétation Lalux), lauréat du concours européen Musique d’Ensemble de la FNAPEC 2012 et de la Fondation Banque Populaire en 2016, le Trio SR9 s’est depuis imposé dans le paysage musical avec une reconnaissance incontestable.
Forts de ces expériences, le trio SR9 se lance dans plusieurs nouveaux projets qui témoignent d’une ouverture esthétique large. Abordant des répertoires variés, l’ensemble ré-interprète à trois marimbas des oeuvres du patrimoine musical (Bach, Mendelssohn, Stravinsky, Ravel, etc.) et travaille étroitement avec des compositeurs (François Tashdjian, Florent Caron-Darras, Balint Karosi, Daniel Arango-Prada) pour créer des oeuvres nouvelles.
Pour en découvrir davantage, rendez-vous sur le site internet du trio : www.sr9trio.com
SEPTEMBRE 2021
Découverte
Création du compositeur chypriote Andys Skodis pour le quatuor Third coast, ce morceau fait la part belle aux métaux, tam-tams, gongs thaïlandais et chinois, cymbales, cencerros, cloches à vache accordées, crotales… grosse caisse de concert et voix !
Actu
L’album Since 1966
Jean-Philippe Fanfant
Batteur né en 1966 à Paris, issu d’une famille de musiciens guadeloupéens, il excelle aussi bien dans le jazz, dans la variété que dans la musique antillaise.
Batteur de Maxime le Forestier, Julien Clerc, Bernard Lavilliers, Laurent Voulzy, Christophe Maé, Hubert-Félix Thiéfaine, Louis Bertignac… Il a été le batteur attitré de l’orchestre de la Nouvelle Star sur M6 de 2004 à 2009 et de l’émission The Voice sur TF1 pendant 3 saisons.
Présent depuis plus de 30 ans sur la scène musicale, Jean-Philippe Fanfant a sorti, le 4 juin, son premier album. Since 1966 traduit sa vision très personnelle des musiques qu’il a pratiquées au cours de sa carrière et des rythmes qui sont ancrés en lui. Un Jazz métissé qui voyage des Caraïbes à l’Afrique de l’ouest, de New York à Paris.
Par Christophe Jenny pour le site internet dédié aux musiques jazz-afro-caribéennes
“Le premier son est celui de la flûte des mornes (flûte traditionnelle martiniquaise), soufflée par Max Mona, immédiatement suivi des harmonies africaines d’Olysa Zamati, l’ensemble mêlé dans la fusion afro-jazz que Jean-Philippe Fanfant nous propose ici. Et donc l’ensemble du tableau, de l’aire de jeu, est brossé d’entrée, les deux rives de l’Atlantique, africaine et caribéenne, et le jazz sous ses formes variées dans lequel il a baigné depuis l’enfance. Since 1966 en fait. Ce premier album sous son nom raconte donc une histoire, et les rencontres musicales qui l’ont façonnée, en France, en Guadeloupe, en Martinique… Since 1966 est un album riche et généreux, d’un jazz caribéen qui donne ce grand sourire que Jean-Philippe arbore si bien sur la superbe photo à l’ancienne qui illustre la couverture de l’album. Since 1966 est construit autour d’un petit noyau dur dont Thierry Vaton et Ludovic Louis sont les artisans, mais les invités sont forcément nombreux, sans qu’à aucun moment cela ne nuise à l’homogénéité de la musique. Mais au contraire en variant les couleurs avec bonheur. On passe de l’afro-jazz au rock steady puis au swing avant de revenir au gwoka (avec René Geoffroy) et au bèlè (avec Bago). Andy Narell apporte le parfum de Trinidad au Steel Pan, accompagné au piano par Janysett McPherson pour deux titres qui rappellent l’époque Sakésho. Les conques et la trompette de Franck Nicolas se mêlent aux percussions de Roger Raspail sur un Left to Right où Jean-Philippe ne craint pas d’inviter un deuxième batteur, son ami Manu Katché, pour dialoguer à bâtons non rompus. Thierry Fanfant, le grand frère et forcément l’une de ses inspirations majeures, représente la famille sur plusieurs titres, tandis qu’on retrouve d’autres bassistes stellaires au long de l’album : Guy N’Sangué, Stéphane Castry, Michel Alibo, Laurent Vernerey… L’énergie communicative de Jean-Philippe Fanfant transparaît sans peine dans ces titres qu’il a tous composés (ou au moins co-composés), dans son jeu lumineux et éclatant, qui sait aussi se fondre tout en finesse sur la très jolie Ballad 4 Sassa. Je me souviens qu’il y a plusieurs années, lors d’une discussion sur un coin de table peu de temps après la sortie du très bel album Dounia de Mokhtar Samba (je vous le conseille si vous ne le connaissez pas), Jean-Philippe m’avait confié que c’était le genre de disque que tout batteur rêvait de faire. Et non seulement je le comprends, mais en plus à sa manière, il est pour moi évident que Since 1966 raconte une histoire au moins aussi belle.”
Album à écouter en intégralité sur la page YouTube de Jean-Philippe Fanfant
MAI 2021
BBC Young Musicians 2020
Fang Zhang
A Manchester, vingt-cinq candidats ont pris part à la 22ème édition du Prix BBC Young Musicians. La compétition qui s’est conclue en mai dernier avait débuté en 2020 mais avait été interrompue en raison de la pandémie.
Le vainqueur est le percussionniste d’origine chinoise Fang Zhang, 16 ans, qui étudie au Royaume-Uni depuis 2018. Membre du China Youth Percussion Orchestra, il a déjà remporté de nombreux prix. C’est la seconde fois que la compétition récompense un percussionniste, après Adrian Spillett en 1998.
Lors des demi-finales dont nous pouvons apprécier quelques extraits, Fang Zhang était en compétition face à 4 percussionnistes tout aussi talentueux. Au programme, du marimba, un morceau multi-percussions, du tombak (instrument iranien), des timbales et à nouveau du marimba.
Victorieux de la catégorie percussions, il retrouvait en finale, l’hautboïste Ewan Millar, 18 ans (prix de la catégorie des bois), la corniste Anne-Marie Federle, 17 ans (prix de la catégorie des cuivres) et la violoniste Coco Tomita, 18 ans, d’origine japonaise (prix de la catégorie des cordes).
C’est avec le morceau Prism Rhapsody, concerto pour marimba composé en 1996 par l’incontournable reine du marimba, la japonaise Keiko Abe que le percussionniste s’est illustré. Au programme, des passages à 6 baguettes, différents modes de jeu, de la précision, de la vélocité.
AVRIL 2021
Publication de l’album Bach Mirror
Thomas Enhco et Vassilena Serafimova
Pour leur 2ème disque ensemble, enregistré après le confinement, Thomas Enhco et Vassilena Serafimova ont choisi de mettre à l’honneur le compositeur Jean-Sébastien Bach, en proposant des arrangements qui vont de la simple transcription (pour marimba par exemple) à des compositions qui prennent appui sur des œuvres de Bach. On peut ainsi entendre le Prélude en do mineur du premier livre du Clavier bien tempéré à 7 temps au lieu de 8, enrichi par des solos de piano et de marimba.
Les musiciens ont également utilisé des instruments préparés, pour créer des sons originaux, qui semblent presque parfois être des sons électroniques. On peut entendre ainsi le son d’un archet frotté sur le marimba dans le morceau “Air”, une adaptation en ballade jazz de l’Aria de la Suite pour orchestre n°3, BWV 1068.
Décryptage et interview des deux musiciens à retrouver sur le site de France Musique :
https://www.francemusique.fr/emissions/l-invite-du-jour/thomas-enhco-et-vassilena-serafimova-93451
MARS 2021
Victoires de la Musique Classique 2021 : révélation soliste instrumental
Aurélien Gignoux
Pourquoi avez-vous choisi la percussion?
Je ne sais pas. En réalité, je ne pense pas vraiment l’avoir choisie. Mes parents étaient musiciens dans l’orchestre du Capitole de Toulouse. Ils m’ont emmené au concert alors que j’avais peut-être à peine six mois ou un an. Et dès qu’il y avait une intervention de percussions ou de timbales, mes parents me racontent que mes yeux s’écarquillaient de peur et de fascination.
Vers trois ans, j’ai demandé à faire de la percussion. J’ai commencé en réalité à 4 ans, avec des coussins et des casseroles. Et puis la batterie, le tambour, et ensuite on découvre au fur et à mesure de l’âge, tous les instruments de percussion. La famille est tellement grande.
Par quoi commence-t-on quand on est tout petit ?
Tout simplement par le tambour. On refait un peu l’histoire de la percussion occidentale : tambour et ensuite, les claviers, le marimba, le vibraphone, le xylophone, les timbales, puis on élargit jusqu’à jouer des gongs, des crotales, comme je le fais au concert.
Qu’est ce qui fait un bon percussionniste?
Il faut être le plus polyvalent possible parce qu’il s’agit une famille d’instruments. Et à l’intérieur de cette grande famille, il y a la famille des métaux, des bois, des peaux. Chaque instrument requiert une technique assez particulière. Il faut savoir s’adapter et jongler entre les instruments, entre les matériaux et les timbres. Et puis ensuite, il y a aussi le mouvement dans l’espace. Dès fois on se retrouve avec de très grands set-up [installations, ndlr] et on doit naviguer partout. Donc, il y a tout un aspect chorégraphique assez important.
Et puis, si on en a marre de jouer d’un instrument, on peut facilement passer à un autre. C’est une chance. Ce qui me plaît par dessus tout, c’est de chercher des timbres, de chercher des sons, de créer des alliages, et de profiter de la richesse de chacun.
Auriez-vous aimé rencontrer un compositeur en particulier, qui et pourquoi ?
En fait, la majorité des compositeurs qui écrivent pour la percussion sont vivants et donc ça, c’est une chance immense parce qu’on peut travailler avec eux. Après, si j’avais pu rencontrer un compositeur et travailler avec lui, par exemple, ça aurait été Stravinsky qui a déjà fait beaucoup avancer la percussion, notamment dans Le Sacre du printemps où il y a beaucoup de timbres, etc. C’était au début du XXe siècle, au moment où l’on voit arriver les premières pièces pour percussions solo. Donc en rencontrant Stravinsky, il y aurait peut-être eu possibilité de créer des pièces solos avec lui. Mais finalement, on est très heureux de pouvoir travailler avec les compositeurs d’aujourd’hui et à faire avancer l’instrument ensemble.
Avez-vous un jardin secret, quelque chose qui vous nourrit particulièrement ?
Ce qui me nourrit tout le temps dans tous les projets que je fais, c’est d’improviser. C’est peut être ça mon jardin secret. C’est ce qui me permet de continuer d’explorer et de ne pas me laisser enfermer. Si je fais que de l’orchestre ou de la création contemporaine, je vais aussi prendre un temps toujours pour improviser, pour me libérer et continuer de créer. Ça va être ma soupape pour moi pour continuer de faire tout ce que j’aime. C’est assez nécessaire.
Votre instrument c’est d’abord le rythme. Était-ce difficile de coordonner les gestes et d’intégrer les rythmes ? Quel souvenir gardez-vous de vos débuts ?
Je pense que tout le monde peut apprendre le rythme si c’est bien enseigné, même si ce n’est pas une chose aisée. Mais quand on est enfant, on a un rapport très naturel avec le monde qui nous entoure. Et si on commence à parler de danse et de mouvement, il n’y aura aucun souci de rythme. Ça va être naturel. Par contre, si on a tendance à se concentrer sur les poignées et les baguettes, on va perdre ce sentiment naturel. C’est un travail que même moi je continue à faire. Toujours retourner à l’essentiel, aux basiques du mouvement, du ressenti dans le corps. Il faut être très à l’écoute de son corps et le rythme qui le traverse. Il y a vraiment un aspect où il faut lâcher prise dans la tête, il ne faut pas essayer de contrôler et en même temps il faut transmettre ce qu’on ressent dans nos baguettes, se laisser traverser.
Comment vivez-vous la crise sanitaire actuelle ? Qu’est-ce qu’elle vous inspire ?
C’est vraiment une période très compliquée. Ce qui est important à savoir, c’est que nous devons jouer devant un public. Les solutions que l’on a trouvées pour jouer sans public en visioconférence sont bonnes parce qu’elles nous permettent de continuer à travailler, à se produire, ce qui n’est pas rien. Mais on a cruellement besoin du public. Sa présence fait tout. Si on crée une pièce devant personne, cela perd tout son intérêt. On a besoin de cette énergie, de cette vibration. Ça relève de l’ineffable. On a besoin du public pour partager vraiment dans les deux sens. C’est la limite du virtuel.
Article tiré du site internet de francemusique.fr